4 | 2020
Territoires d’innovation

Du concept à l’expérimentation

Sous la direction de Amélie COULBAUT-LAZZARINI et Guillaume BAILLY

De toutes parts, il est aujourd’hui  question de territoires (Antheaume et Giraut, 2005, Retaillé, 2015) et  d’innovation (Fontan, Klein, Tremblay, 2004 ; Badillo, 2013). Ces deux  notions, dont les définitions varient selon les contextes, les  chercheurs et les acteurs (Di Méo, 2001 ; Elissalde, 2002 ; Everett,  2003), en viennent à se combiner dans les discours et les textes  officiels qui appellent à construire le monde de demain. Si ces  thématiques ne sont pas nouvelles, leur recoupement par contre l’est.

Les formes d’innovation sont souvent étudiées à travers des figures  géographiques classiques qui ont participé à l’histoire de l’aménagement du territoire dans une perspective de relance économique à l’échelle  nationale, régionale ou plus locale. À ce titre, depuis les districts  industriels des années 1970 (Daumas, 2007), aux régions apprenantes des  années 1980 (Florida, 1995), en passant par les technopoles  (années 1970-1980), les clusters (Vicente, 2016), les pôles de  compétitivité (Chabault, 2010), les milieux innovateurs (Tabariés, 2005) et autres *living labs* (Fasshauer, Zadra-Veil, 2020), ces  formes constituent autant d’étapes et de modèles types d’innovation  circonscrits à une aire d’action. Le discours de fond s’articule autour  de la récurrence d’une idée phare : une concentration en un même lieu de la capacité d’action de diverses parties prenantes au service de la  création de richesse économique. Nous souhaitons réinterroger la notion  de territoire d’innovation en questionnant le processus d’innovation  territoriale au-delà de ces figures classiques, ce que cherche à  explorer ce numéro.