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Écritures de voyage

Le voyage saharien, Paris, © Les Arènes, 2018

Titre original : Utrota varenda jävel © Sven Lindqvist, 1992
Sven Lindquist
Traduction de Alain Gnaedig

Notes de la rédaction

Viatica publie dans le présent numéro quelques bonnes feuilles d’un texte de l’écrivain suédois Sven Lindqvist figurant dans le volume intitulé Le Voyage saharien (Les Arènes, 2018), traduit du suédois par Alain Gnaedig. Très connu en Suède, où il est considéré comme une voix majeure de la littérature contemporaine, Sven Lindqvist est mort le 14 mai 2019 à Stockholm, sa ville natale, dans sa 87année. Auteur d’une impressionnante bibliographie, dont seuls quelques titres ont été traduits en français, il s’est fait connaître en France en 1999 lors de la publication par les éditions Le Serpent à plume d’un de ses textes majeurs Exterminez toutes ces brutes ! (Utrota varenda jävel, traduction d’Alain Gnaedig). Ce texte a été repris en 2018 par l’éditeur les Arènes dans le volume Le Voyage saharien, qui contient également Les plongeurs du désert (Ökendykarna, traduit par Hélène Hervieu) : les pages qui suivent, publiées avec l’aimable autorisation de l’éditeur Les Arènes, sont précisément extraites de ce récit-essai, qui a grandement contribué à la renommée de Lindqvist, en raison de sa critique lucide et documentée de la littérature viatique coloniale (voir par exemple Terra nullius, également publié par Les Arènes en 2007, et consacré à l’extermination des Aborigènes d’Australie). Ce texte délibérément hybride, combinant essai, recherche historique, autobiographie et carnet de voyage, est caractéristique de la démarche de cet auteur, qui associe étroitement enquête documentaire et quête personnelle.

Texte intégral

Exterminez toutes ces brutes !

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1Quand les grands passent à l’attaque, je me retranche à l’étage de la maison paternelle. Je les affronte dans l’escalier, et me défends en cassant de gros morceaux de la rampe et en les utilisant comme arme. Mais ils sont aussi fragiles et friables que de la meringue et tombent rapidement en poussière. Je suis maîtrisé en un instant.

2Puis le papier peint de la chambre de mes parents se décolle des murs et s’effondre sur le plancher. Ce n’est pas que j’aime particulièrement ses gros motifs à fleurs ostentatoires, mais il est tout de même effrayant de le voir tomber. Un motif est une sorte de squelette, même s’il se trouve à l’extérieur. Toute l’architecture d’une vie s’est effondrée, laissant les murs nus.

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3En 1904, en Afrique du Sud-Ouest (l’actuelle Namibie), les Allemands montrèrent qu’ils maîtrisaient eux aussi un art que les Américains, les Britanniques et d’autres Européens avaient exercé durant tout le xixe siècle – l’art de hâter l’extinction d’un peuple de « culture inférieure ».

4Suivant le modèle américain, les Herero furent parqués dans des réserves et leurs pâturages, remis à des immigrants allemands et à des compagnies coloniales.

5Lorsque les Herero résistèrent, le général von Trotha donna l’ordre, en octobre 1904, de les exterminer. Tout Herero trouvé à l’intérieur des frontières allemandes, armé ou non, devait être abattu.

6Mais la plupart d’entre eux moururent sans violence.

7Les Allemands les repoussèrent tout simplement dans le désert et bloquèrent la frontière.

Le blocus impitoyable des zones désertiques, pendant des mois, paracheva l’œuvre d’élimination, écrivit l’état-major général dans la chronique militaire officielle. Les râles des mourants et leurs cris de folie furieuse […] résonnèrent dans le silence sublime de l’infini.
Le châtiment avait été appliqué.
Les Herero avaient cessé d’être un peuple indépendant.

8C’était un résultat dont l’état-major général était fier.

9Et l’on écrivit que l’armée méritait la gratitude de toute la patrie.

10Lorsque la saison des pluies arriva, des patrouilles allemandes découvrirent des squelettes gisants autour de trous secs, profonds de douze à seize mètres, que les Herero avaient creusés en vain pour trouver de l’eau. La quasi-totalité des Herero – soit près de quatre-vingt mille personnes – moururent dans le désert. Quelques milliers survécurent et furent condamnés aux travaux forcés dans des camps de concentration allemands.

11Ainsi, le mot « camp de concentration », inventé en 1896 par les Espagnols à Cuba, anglicisé par les Américains puis utilisé par les Britanniques pendant la guerre des Boers, fit son entrée dans la langue et la politique allemandes.

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12La raison de la révolte était « la nature belliqueuse et éprise de liberté des Herero », écrivit l’état-major général.

13Les Herero n’étaient pas particulièrement belliqueux.

14Leur chef, Samuel Maharero, avait pendant vingt ans signé traité sur traité avec les Allemands et cédé de grandes portions de terres afin d’éviter la guerre.

15Mais pas plus que les Américains ne s’estimaient liés par leurs traités avec les Indiens, les Allemands ne considéraient que comme race supérieure ils devaient respecter les traités qu’ils avaient signés avec les indigènes.

16Comme en Amérique du Nord, les plans d’immigration allemands présupposaient que les indigènes fussent dépossédés de toutes les terres de valeur. La révolte fut donc bienvenue, donnant ainsi l’occasion de « résoudre la question des Herero ».

17On ne parlait pas encore de « la solution finale », mais c’était ce que l’on avait en tête.

18Et les arguments que les Anglais, les Français et les Américains avaient utilisés depuis longtemps pour justifier leurs génocides furent aussi formulés en allemand :

19« Qu’il s’agisse de peuples ou d’individus, des êtres qui ne produisent rien de valeur ne peuvent émettre aucune revendication au droit à l’existence », écrivit Paul Rohrbach dans son best-seller, La Pensée allemande dans le monde (1912). C’était en qualité de chef de l’immigration allemande en Afrique du Sud-Ouest qu’il avait appris sa philosophie coloniale :

Nulle philanthropie ou théorie raciale ne peut convaincre des gens raisonnables que la préservation d’une tribu de Cafres de l’Afrique du Sud […] est plus importante pour l’avenir de l’humanité que l’expansion des grandes nations européennes et de la race blanche en général.

C’est seulement quand l’indigène a appris à produire quelque chose de valeur au service de la race supérieure, c’est-à-dire au service du progrès de celle-ci et du sien propre, qu’il obtient un droit moral à exister.

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20Du haut de la terrasse de l’hôtel, je contemple le marché d’Agadès. Je vois un Noir portant des lunettes de soleil réfléchissantes et un costume en velours gris. A-t-il le droit d’exister ?

21Et cet homme, là, avec son trench-coat noir ? Ou celui-là, là-bas, avec son survêtement rouge à revers blancs ? À la beauté tout va, dit-on ; il vaudrait mieux dire : à la fierté tout va. Ces gens ont un port de roi, surtout les hommes en chemise blanche, avec des manteaux flottants et des turbans qui ont l’air de nids d’aigle sur leurs têtes.

22Ils marchent souvent main dans la main. Ils ne portent rien, si ce n’est parfois un cure-dent aux lèvres ou une épée au côté.

23Leur mode de vie est menacé. Les nomades sont attaqués d’un côté par les assauts du désert, de l’autre par les champs des cultivateurs qui parviennent désormais jusqu’à la limite du désert.

24Lorsque la sécheresse frappe, lorsque les pâturages disparaissent et que les puits s’assèchent, les nomades se réfugient à Agadès. Quelques-uns repartent lorsque la sécheresse est terminée, mais la plupart restent – trop appauvris pour reprendre la lutte contre le désert. Ils vivent dans un cercle autour d’Agadès, entassés dans de petites tentes rondes en tapis de raphia, et ils ont déjà multiplié par trois la population de la ville.

25Ils se retrouvent au marché aux chameaux. Je m’y rends parfois quand la poussière m’empêche de continuer à travailler. Le violent vent du soir balaie les gens et les bêtes dans des nuages de poussière. Dans ce brouillard, des hommes fortement voilés examinent les chameaux.

26Les chameaux protestent contre chaque changement par de hauts cris plaintifs. Leurs bouches sont d’un gris poussière, leurs haleines puantes, leurs langues pointues comme des flèches. Ils sifflent comme des dragons, frappent comme des serpents, infligent des morsures affreuses et se lèvent à contrecœur sur de hautes pattes tremblantes. Se dressant là, comme des sortes de lévriers démesurés au ventre gonflé et à la taille de guêpe, ils toisent le monde alentour, leurs yeux remplis d’un dégoût indicible.

27La même arrogance caractérise leurs maîtres. Souvent, ils ne peuvent même pas imaginer abandonner leur mode de vie. Mais ils ne peuvent pas non plus vivre en se vendant des chameaux entre eux. Ils ne peuvent pas vivre en transportant du sel du désert récolté localement à Bilma ou à Tueggiddan, lorsqu’un seul camion transporte un chargement plus important qu’une centaine de chameaux.

28Les Touaregs ne sont pas chassés comme les indigènes d’Amazonie ou de la jungle de Bornéo. Mais les fondements de leur existence disparaissent comme une banquise en train de fondre. Beaucoup parviennent à sauter sur d’autres glaces flottantes. Les anciens élevages de chameaux sont devenus des ateliers de réparation ou des stations diesel. Les Touaregs mettent à profit leur connaissance du désert comme chauffeurs routiers.

29D’autres méprisent un tel changement, ou ne le supportent pas. Leur existence ressemble à la serrure de ma chambre à l’Hôtel de l’Air. Il y manque toutes les vis, sauf une, et elle a été montée à l’envers, si bien qu’il faut effectuer tous les mouvements dans le sens contraire.

30J’introduis la clé à l’envers ; je ferme pour ouvrir et j’ouvre pour fermer.

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31Un maître d’école allemand est installé sur la terrasse, ce soir. Depuis sept ans, il passe toutes ses vacances dans le Sahara. Son objectif est d’aller le plus loin possible vers le sud avant d’être forcé de s’en retourner. Demain, il prendra le bus pour Niamey et, de là, l’avion pour l’Allemagne.

32Son transistor crachotant nous informe que, en Allemagne, des néonazis attaquent presque quotidiennement des camps de réfugiés. En Suède aussi, on a mis le feu à des centres de réfugiés. À Paris, Le Pen fait un discours le 1er mai.

Je l’ai entendu, dit un ingénieur français qui travaille pour Michelin au Nigeria. J’aurais cru que lorsque le fascisme reviendrait, il serait déguisé sous de belles couleurs sympathiques, pour qu’il soit difficile de le reconnaître. Je n’aurais pas cru qu’il serait revenu avec une chemise brune et du cuir noir.
Je n’aurais pas cru qu’il afficherait des crânes rasés, des croix gammées sur la poitrine, des bottes et des baudriers. Je n’aurais pas cru qu’il se serait appelé “national” et “socialiste”.

33Mais si, il revient, aussi reconnaissable, plastronnant avec son héritage du nazisme. Les mêmes hurlements après chaque phrase du leader. La même haine des étrangers. La même préparation à la violence. La même virilité blessée.

Et le même terreau, ajoute l’Allemand. Après la guerre, tout le monde avait peur du chômage, tout le monde savait où il avait conduit et pouvait mener à nouveau. Cette crainte a duré vingt-cinq ans. Puis elle a été oubliée.

34Les avantages sont tellement tentants. Des taux de chômage de 5, 10, 15, 20 % donnent à l’employeur un atout remarquable. La main-d’œuvre obéit au doigt et à l’œil et n’attend que d’être exploitée.

35Soit, il faut compter avec un peu de tiraillements dans le coin de la droite, les Juifs et les nègres risquent d’écoper un peu, mais enfin, quoi, on évite en tout cas l’assurance insupportable de ces gens qui savent qu’ils peuvent trouver un autre boulot n’importe quand !

36Et ce n’est que le début. La multitude de chômeurs se trouve sur l’autre rive du Rio Grande européen, en Asie et en Afrique. Attendez qu’ils débarquent en masse, dit l’Allemand. Attendez que les frontières tombent comme le Mur, et tout ne sera plus qu’un vaste marché du travail.

37Qui, alors, remportera les élections ?

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38Les « coudées franches » (Ellbogenraum) de la Ligue pangermaniste prirent leur essor quand Friedrich Ratzel rebaptisa le concept du nom de Lebensraum – espace vital –, au début du xxe siècle.

39Ratzel, avant d’être géographe, avait une formation de zoologiste. Dans le concept de Lebensraum, il relia la théorie biologique de la vie avec la théorie géographique de l’espace pour obtenir une théorie nouvelle, hautement explosive du point de vue politique.

40Dans Der Lebensraum (1901, publié en un volume en 1904), Ratzel écrit qu’il y a une contradiction entre les mouvements incessants de la vie et l’espace immuable de la planète, une contradiction qui donne naissance à une lutte, toujours et partout.

41Dès que la vie a atteint pour la première fois les limites de l’espace, la vie a lutté avec la vie pour l’espace.

42Ce que l’on appelle la lutte pour la vie est en fait une lutte pour l’espace. On voit le plus clairement ce « manque d’espace » chez les animaux qui vivent ensemble dans des colonies. Les premiers arrivés prennent les meilleures places, les retardataires doivent se contenter des pires. Parmi ces derniers, la mortalité infantile est le plus élevée, et les cadavres jonchent le sol.

43Le même processus se produit dans la vie humaine, écrit Ratzel. Son lecteur savait fort bien à quoi il faisait allusion. Au nombre des nations européennes, l’Allemagne figurait parmi les dernières arrivées. Dans un monde que les puissances coloniales avaient déjà partagé entre elles, celle-ci devait se contenter des parts les moins reluisantes. C’était pour cela que les enfants des chômeurs mouraient à Berlin et à Hambourg – c’était là la conclusion que le lecteur était censé tirer.

44Dans sa jeunesse, Ratzel s’était rendu en Amérique du Nord où il avait vu les Blancs et les Indiens lutter pour les terres. Cette lutte devint pour lui un paradigme auquel il se référa sans cesse.

45Quelques centaines de milliers d’Indiens, brisés et repoussés dans des régions hostiles, avaient vu leur continent, européanisé en termes d’habitants, d’animaux et de plantes. Les Espagnols édifièrent des villes et gouvernèrent les Indiens, chargés des cultures. Puis les colons germaniques et français en Amérique du Nord dépossédèrent les indigènes de leurs terres pour les cultiver eux-mêmes.

Le résultat fut une lutte sans merci dont le prix était la terre, l’espace.

46Cette lutte ne concerne pas seulement « l’espace d’habitation » – au sens de l’oiseau qui bâtit son nid. Cela concerne le Lebensraum, entendu comme l’espace nécessaire pour vivre et subsister. Pour conquérir et conserver un Lebensraum suffisant, d’autres doivent être déplacés, c’est-à-dire perdre de l’espace – ce qui implique souvent que l’espèce s’affaiblisse et disparaisse, laissant ainsi la place, ou l’espace.

47Le manque d’espace vital sur Terre fait qu’il est nécessaire que des espèces anciennes disparaissent pour laisser la place à de nouvelles et leur permettre d’évoluer. L’extinction est une condition de la création et du progrès.

L’histoire des peuples primitifs disparaissant lors de l’apparition d’un peuple de plus haute culture offre de nombreux exemples de cela.

48On ne sait toujours pas dans quelles proportions la perte de cet espace par les espèces anciennes est due à des raisons internes, telles que le déclin de la force vitale, ou aux progrès victorieux des espèces nouvelles. Ce qui est certain, c’est que le déclin d’une espèce s’exprime toujours par le fait qu’elle se retrouve confinée dans un espace toujours plus petit.

49Une des plus grandes énigmes de l’histoire de l’évolution est que quelques-uns des groupes d’animaux les plus anciens et les plus grands se sont éteints à l’aube de l’ère tertiaire. Les reptiles qui dominaient la terre et l’eau au triasique, au jurassique et au crétacé disparurent à l’ère tertiaire et furent remplacés par des mammifères et des oiseaux.

50Nous ne savons pas pourquoi. Selon Ratzel, il suffit de constater ce qui s’est passé de notre point de vue : un groupe animal en a remplacé un autre dans l’espace. L’extinction est souvent précédée par un déclin dans le nombre qui suggère également une réduction de l’espace.

51Ratzel n’avait pas besoin de tirer la conclusion lui-même. Elle était déjà parfaitement claire : un peuple qui ne voulait pas partager le sort des dinosaures devait perpétuellement augmenter son espace vital. L’expansion territoriale est le signe le plus sûr et, au fond, le seul signe véritable de la vitalité de la nation et de la race.

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52Les théories de Ratzel présentaient un bon résumé de ce qui s’était passé au cours du xixe siècle. L’extension des Européens sur quatre continents, la croissance des empires britannique, français et russe, tout cela semblait prouver que l’expansion territoriale était nécessaire et bénéfique aux conquérants. Un territoire stagnant était considéré comme aussi anormal et de mauvais augure que, de nos jours, un PIB en stagnation.

53Mais dès 1900, quand le concept de Lebensraum apparut, cette approche était déjà dépassée. La taille du territoire avait été décisive pour des États agricoles, mais pour des États industriels, d’autres facteurs étaient beaucoup plus importants. Insignifiante du point de vue géographique, l’Allemagne développa son économie à la fin du xixe siècle d’une manière aussi rapide que le géant américain, et considérablement plus prompte que l’Empire britannique. La technique et l’éducation constituaient déjà des moteurs économiques plus importants que la taille du territoire.

54Donc la théorie de l’espace vital était rétrograde. C’est peut-être exactement pour cela qu’elle connut un succès aussi considérable. Elle appelait la dernière venue des grandes nations à imiter ses devancières. « Le perdant de 1870 », comme on appelait la France en Allemagne, avait depuis bâti le deuxième empire colonial. Pourquoi pas l’Allemagne ? Les Allemands étaient à la traîne. L’Allemagne devait combler son retard.

55Et le critère que l’on avait alors à l’esprit n’était ni le PIB, ni les exportations, ni le niveau de vie (des chiffres qui, à cette époque, s’avéraient très valorisants pour l’Allemagne), mais le territoire.

56La théorie du Lebensraum poussait l’Allemagne à utiliser la force que le pays avait acquise par de nouveaux moyens de production – l’industrie – pour obtenir davantage des anciens moyens de production – la terre –, à peu près comme les nouveaux chevaliers d’industrie faisaient étalage de leur puissance en écartant l’ancienne aristocratie de ses terres et de ses châteaux.

57Pourquoi ? Oui, pourquoi un culturiste veut-il que ses muscles soient gonflés ? L’expansion était un but en soi.

58Un peuple en expansion a besoin d’espace, disait-on. Un peuple qui ne peut pas « subvenir à ses besoins » est condamné à disparaître. Pourquoi ? Pas de réponse.

59Hitler commença la guerre pour obtenir davantage de terres agricoles quelques décennies avant que tous les États européens ne subventionnent leurs fermiers pour réduire leur activité.

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60Quand Adolf Hitler fit son entrée en politique, une des possibilités d’expansion de l’Allemagne était bouchée. La marine britannique régnait sur les mers et empêchait toute tentative de conquête de nouvelles terres dans les colonies.

61Restait donc le continent. Dans Mein Kampf (1925), Hitler décrit déjà comment l’Allemagne et l’Angleterre vont se partager le monde entre elles. L’Allemagne va se développer à l’est, tout comme l’Angleterre s’était déjà développée à l’ouest, en Amérique, et au sud, en Inde et en Afrique.

62Ce furent ces plans que Hitler mit à exécution lors de l’invasion de l’Union soviétique en juin 1941.

63La propagande allemande présenta la guerre comme une croisade anticommuniste. Par là, Hitler espérait gagner des sympathies parmi tous ceux qui, aux États-Unis et en Europe occidentale, haïssaient le communisme.

64Mais la croisade n’aurait jamais eu lieu s’il n’y avait pas eu aussi des raisons économiques.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Sven Lindquist, « Le voyage saharien, Paris, © Les Arènes, 2018 »Viatica [En ligne], 7 | 2020, mis en ligne le 01 mars 2020, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/viatica/1392 ; DOI : https://doi.org/10.4000/viatica.1392

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