Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia

Princeton, Princeton University Press, 2022, 192 p.

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Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, Princeton, Princeton University Press, 2022, 192 p.

Texte

Comment la marge (wai 外) définit-elle le centre (zhong 中) ? Voilà la question que pose Haun Saussy dans son ouvrage The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia. Comme l’indique le suffixe en « ing » dans le titre, l’auteur s’intéresse aux différents processus qui ont contribué à la « fabrication des Barbares ». Son champ d’études porte sur la période prémoderne, avant que le wai 外ne désigne les puissances occidentales, et sonde plus particulièrement le rôle des traductions, des adaptations, des appropriations et des comparaisons dont les textes ont fait l’objet aux frontières de la Chine. Haun Saussy vise ainsi à combler une lacune dans le champ de la littérature comparée, une lacune qu’il avait déjà signalée dans son Manifeste1 en 2018 en invitant les comparatistes à se pencher sur « les relations historiques parmi les langues, les littératures et les cultures d’Asie avant 1800 ». Pour pallier ce « défaut de connaissance2 » (10) qui consiste à nier l’existence de l’Autre si celui-ci n’est pas traduit dans notre langue, Haun Saussy analyse comment les représentations des Yiren 夷人, des « barbares », se manifestent dans les traductions des littératures aux marges de la Chine. Nous proposons donc d’envisager cette « fabrication des Barbares » à l’angle d’une sociopoétique appliquée au champ de la traduction. Ainsi, comment les traductions ont-elles construit la figure du barbare, cette figure de la marge qui est pourtant nécessaire à la définition de l’Empire du Milieu, centre par excellence ?

Chacun des cinq chapitres, tous étroitement liés les uns aux autres, présente un titre bilingue en anglais et en chinois classique : il aurait d’ailleurs été intéressant de proposer une version bilingue du titre de l’ouvrage puisque les titres en chinois éclairent souvent le propos de Haun Saussy. Ainsi, l’intérêt du premier chapitre intitulé « The Nine Relays: Translation in China » dépasse la Chine puisqu’il porte sur l’Asie multilingue (duo yu Yazhou 多語亞洲) à laquelle le titre chinois fait référence3. Les recherches de Haun Saussy portent en effet sur une série d’exceptions à la « règle générale du monolinguisme4 » (5). La première exception concerne le moine bouddhiste Huiyuan 慧遠 (334-416) qui utilise une interprétation du Zhuangzi 莊子5 pour justifier son étude des « coutumes des régions éloignées, même celles où une traduction en neuf exemplaires est nécessaire6 ». L’auteur prend ensuite l’exemple du moine Shi Dao’an 释道安 (312-385) qui « traduit sans traduire7 » (21) puisqu’il propose une méthode d’édition permettant d’introduire la littérature bouddhiste en Chine sans avoir besoin de maîtriser la langue du texte source. Enfin, les dernières exceptions concernent la vernacularisation, notamment à l’œuvre dans les deux préfaces de l’anthologie japonaise Kokin wakashū 古今和歌集 en 905 : la préface en chinois souligne la proximité de la poésie japonaise avec le Shijing 詩經 tandis que la préface en japonais estime que le waka surpasse la poésie chinoise dans l’expression de la profondeur des sentiments. La vernacularisation dépasse ainsi le champ de la traduction en légitimant le japonais comme langue d’expression poétique.

Le chapitre suivant sonde la tension entre l’essence multiculturelle et multilinguistique de la Chine d’une part et le sinocentrisme d’autre part : une tension interrogée par le titre « Les Barbares peuvent-ils chanter ? ». Pour répondre à cette question, Haun Saussy définit d’abord le terme Yi 夷 comme désignant des étrangers parlant des langues incompréhensibles du point de vue de l’espace culturel chinois8. Après nous avoir présenté l’unique poème ayant subsisté en langue Yue, Haun Saussy s’intéresse à un groupe de Bailang dont le chant, louant l’empereur des Han, a été transformé au prisme d’une traduction cibliste : il en conclut que « [c]ertes, les Barbares peuvent chanter, mais à condition que leur chant corresponde aux exigences culturelles9 » (47) de la Chine des Han. Une sociopoétique des Barbares s’orchestre ainsi à travers la traduction tandis que les littératures Yi subissent exclusion, appropriation ou encore évaporation : le texte source ne subsiste plus que sous la forme « d’un nom, d’un vestige ou d’un air10 » (48), ultime témoignage de l’hybridité culturelle chinoise.

Le troisième chapitre s’interroge sur le voyage et la réception des textes chinois au sein de la Hanzi wenhua quan 漢字文化圈, littéralement « sphère d’écriture et de culture chinoises ». Haun Saussy prend d’abord l’exemple des Ouïghours et des Mongols qui ont respectivement adapté les textes chinois en langue ouïghoure ou bien proposé une restitution phonétique de la langue mongole à partir de caractères chinois. Il est ensuite question des frontières internes et externes que présente la Hanzi wenhua quan : les frontières sémantiques, graphiques ainsi que rhétoriques ou intentionnelles. Les premières concernent des termes désuets et vidés de leur sens initial ; les deuxièmes portent sur la vernacularisation qui, loin d’être un simple « habillage phonétique local11 » (66), s’impose comme un processus d’interprétation ; les troisièmes désignent enfin le « détournement » (68) de passages de classiques chinois à des fins ironiques. Haun Saussy rappelle en outre que dans une grande partie de la Chine de la dynastie Ming, l’écriture chinoise était arrivée tardivement ce qui a suscité des obstacles à l’expansion de la culture chinoise. De plus, les zones frontalières de la Chine, en particulier au Nord et à l’Ouest, étaient caractérisées par une intense création littéraire, fruit de la « friction entre langues et cultures12 » (75). Haun Saussy s’excuse alors de faire un « catalogue » des peuples de ces zones frontalières pour illustrer cette fécondité littéraire : nous le remercions au contraire pour cette précieuse énumération qui lance autant de pistes pour les recherches en littérature comparée. Toutefois, ces littératures frontalières n’ont pas été incluses dans le canon chinois alors même que la « littérature transfrontalière » (biansai wenxue邊塞文學), représentant l’Autre du point de vue chinois, était produite par des poètes chinois n’ayant souvent jamais vu la frontière : cette pratique relève à nouveau d’une sociopoétique des Barbares.

Haun Saussy s’intéresse dans le chapitre suivant aux « asymétries » dans l’écriture de la formation de la Chine. Il revient tout d’abord sur les sinogrammes désignant le « pays du milieu » (Zhongguo 中國) dont la première occurrence au xie siècle avant notre ère signifiait en réalité « territoires centraux », désignant ainsi « le système multiétatique de l’Asie de l’Est pré-impériale13 » (92). L’auteur rappelle en outre que parallèlement à la littérature en caractères chinois qui nous est parvenue coexistaient de nombreux groupes linguistiques au sein de ces « territoires centraux » : il est dès lors intéressant de confronter leurs différentes versions de l’Histoire concernant la formation de ce que nous appelons aujourd’hui la Chine. Haun Saussy prend l’exemple de la révolte d’An Lushan sous la dynastie Tang pour confronter la version du poète Du Fu 杜甫 (712-770) à celle des « Barbares ». Du Fu considère l’évènement comme l’une des plus grandes tragédies de l’Histoire, déshumanisant l’ennemi à travers des métaphores animales puisqu’il est notamment réduit à l’état de « serpent » et de « porc » sheshi 蛇豕14. Or, les Tibétains considèrent le sac de Chang’an comme une simple campagne militaire : ces deux versions de l’Histoire montrent que « deux styles de narration s’affrontent, de manière asymétrique15 » (106) dans leur façon non seulement de représenter l’évènement mais aussi de lui attribuer une signification.

Dans le dernier chapitre, Haun Saussy s’intéresse aux exilés chinois afin d’appréhender leur « point de vue du bout du Monde16 » (108). L’auteur donne tout d’abord l’exemple d’exilés qui soulignaient une fracture avec les populations locales : Han Yu 韓愈(768-824) écrivait ainsi des caractères au sol pour être compris tandis que la correspondance de Liu Zongyuan 柳宗元 (773-819) décrivait des paysages inhabités, niant l’existence même de ses nouveaux voisins. Toutefois, le poète Su Shi 蘇軾 (1037-1101), lors de son second exil, se distingue des autres fonctionnaires disgraciés, allant même jusqu’à écrire dans un de ses poèmes qu’il tend à s’enraciner dans cette nouvelle terre, tournant ainsi le dos à la capitale et au centre. Même si une attitude colonisatrice se cache derrière la sympathie que Su Shi manifeste pour ses voisins du bout du monde, le poète témoigne d’une ouverture envers des populations incomplètement sinisées et renouvelle par conséquent les représentations des « Barbares ». Toutefois, la plupart des écrits d’exilés tendent à décrire une « infusion de la culture chinoise dans un paysage étranger17 » (130) sous l’influence de l’expansion de l’Empire du Milieu : expérimenter la frontière en tant que punition n’encourageait vraisemblablement pas les exilés à apprécier la singularité et la richesse des populations locales mais les poussait au contraire à une « auto-ethnographie ». Cette « fabrication des Barbares » éclaire ainsi non seulement la formation de l’Empire du Milieu mais elle pourrait également éclairer d’autres civilisations comme l’indique l’auteur dans sa conclusion :

Les traductions permettent d’assimiler ce qui deviendra le patrimoine de la culture impériale et de laisser de l’autre côté de la frontière ce qui sera considéré comme « barbare ». Les civilisations fabriquent chacune leurs propres barbares18 (136).

Finalement, en tant que comparatiste et traducteur, Haun Saussy nous offre une perspective unique en naviguant entre des documents originaux soigneusement sélectionnés et d’élégantes traductions en anglais : The Making of Barbarians s’adresse ainsi à quiconque serait curieux d’explorer les marges littéraires de la Chine prémoderne. En analysant les représentations du barbare dans le geste même de traduire, l’auteur opère ce que nous appellerons une « sociopoétique des Barbares » appliquée au champ de la traduction. Cet ouvrage se distingue en outre par son approche comparatiste qui réhabilite l’importance de la traduction dans l’Asie prémoderne. Les études en littérature comparée qui s’intéressent à la traduction en Asie ont généralement porté sur des textes qui sont traduits depuis le début du xxe siècle entre les langues occidentales d’une part et quelques langues asiatiques d’autre part telles que le chinois, le coréen ou le japonais. Haun Saussy ouvre ainsi un nouveau champ de recherches invitant à appréhender « l’histoire littéraire asiatique en tant que “monde” interconnecté19 » (139). À contresens de plusieurs travaux récents sur la formation de l’Empire du Milieu qui avaient tendance à éclairer le passé à partir du présent, l’auteur estime que la période précédant 1850 offre « davantage d’opportunités pour penser différemment le présent20 » (11). Le chapitre 2 nous incite par exemple à davantage nous familiariser avec le multiculturalisme de l’histoire chinoise afin de mettre à distance l’histoire littéraire telle qu’elle nous parvient aujourd’hui. Le chapitre 3 interroge quant à lui la place de la littérature épique qui est aujourd’hui assimilée à l’identité chinoise par le discours national alors qu’elle a longtemps été rejetée et reléguée aux zones frontalières. Enfin, le chapitre 4 rappelle que si de nombreuses langues sont aujourd’hui menacées de disparition à l’échelle mondiale, cette tendance est observable depuis des siècles en Chine. Étudier la Chine prémoderne offre ainsi un éclairage nouveau non seulement sur le monde littéraire asiatique mais aussi sur la théorie de la littérature mondiale. Cherchant à dépasser l’eurocentrisme et le sinocentrisme, Haun Saussy répond à l’invitation de l’International Comparative Literature Association (ICLA) qui vise à « planifier un projet à long terme et collaboratif portant sur l’histoire des influences et des développements littéraires en Asie de l’Est21 » (10). Espérons donc que d’autres comparatistes répondront à cette invitation afin d’explorer les pistes esquissées par Haun Saussy dans cet ouvrage riche et novateur qu’est The Making of Barbarians.

1 Haun Saussy, « The Comparative History of East Asian Literatures: A Sort of Manifesto », Modern languages open, vol. 2018, no1, 2018, p. 1-6 p. 2 [

2 Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, Princeton, Princeton University Press, 2022, p. 10 : «  failure in

3 Ibid., p. 11: « 1, The Nine Relays: Translation in China, 殊方九譯之俗: 多語亞洲作為文學系統 ». Toutes les citations seront en chinois classique, pour respecter le

4 Ibid., p. 5 : « general monolingual rule ».

5 Cet exemple est emprunté à l’ouvrage Translation as Citation: Zhuangzi Inside Out dans lequel Haun Saussy avait déjà exploré cette utilisation de

6 Ibid., p. 7 : « to penetrate the customs of remote regions, even those where ninefold translation is required ».

7 Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, op. cit., p. 2 : « translating without translating ».

8 Il aurait également pu être pertinent de rappeler la dimension belliqueuse de l’étymon de ce sinogramme représentant des hommes grands (大) armés d’

9 Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, op. cit., p. 47 : « Yes, the barbarians can sing, but on the

10 Ibid., p. 48 : «  […] what I call evaporation, where a foreign cultural product subsists only as a name, a vestige, or a tune ».

11 Ibid., p. 66 : «  […] reading was not simply the local phonetic clothing of a timeless, universal idea but an interpretation, an opinion ». 

12 Ibid., p. 75 : « intense literary creation » ; « friction between languages and cultures ».

13 Ibid., p. 92 : « the multistate system of preimperial East Asia ».

14 Il conviendrait d’ailleurs de corriger le pinyin pour ces sinogrammes qui sont transcrits par shetun dans l’ouvrage.

15 Ibid., p. 106 : « [t]wo styles of narrative collide, asymmetrically, in an event and its imputed meanings ».

16 Ibid., p. 108 : « The View from the Edge of the World/在世界邊缘上 ».

17 Ibid., p. 130 : « an infusion of Chinese culture into a foreign landscape ».

18 Ibid., p. 136 : « Translations permit the assimilation of what will become imperial culture heritage and leave on the other side of the border

19 Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, op. cit., p. 139 : « Asian literary history as an interrelated “

20 Ibid., p. 11 : « I am more interested in the pre-1850 situation because it offers more opportunities for thinking differently about the present ».

21 Ibid., p. 10 : « planning a long-term, multiauthor project on the history of literary influences and developments in East Asia ».

Notes

1 Haun Saussy, « The Comparative History of East Asian Literatures: A Sort of Manifesto », Modern languages open, vol. 2018, no1, 2018, p. 1-6 p. 2 [En ligne] DOI: https://doi.org/10.3828/mlo.v0i0.206: «  […] I propose that comparatists set themselves the task of considering the historical relationships among the languages, literatures and cultures of Asia before 1800 ».

2 Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, Princeton, Princeton University Press, 2022, p. 10 : «  failure in knowledge ».

3 Ibid., p. 11: « 1, The Nine Relays: Translation in China, 殊方九譯之俗: 多語亞洲作為文學系統 ». Toutes les citations seront en chinois classique, pour respecter le choix de l’auteur.

4 Ibid., p. 5 : « general monolingual rule ».

5 Cet exemple est emprunté à l’ouvrage Translation as Citation: Zhuangzi Inside Out dans lequel Haun Saussy avait déjà exploré cette utilisation de la « traduction comme citation » qui permettait de légitimer l’assimilation de cultures étrangères en se référant au Zhuangzi, ce « classique de l’anticlassicisme » : voir Haun Saussy, Translation as Citation: Zhuangzi Inside Out, Oxford, Oxford University Press, 2017, p. 60.

6 Ibid., p. 7 : « to penetrate the customs of remote regions, even those where ninefold translation is required ».

7 Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, op. cit., p. 2 : « translating without translating ».

8 Il aurait également pu être pertinent de rappeler la dimension belliqueuse de l’étymon de ce sinogramme représentant des hommes grands (大) armés d’arcs (弓).

9 Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, op. cit., p. 47 : « Yes, the barbarians can sing, but on the condition that their song match Huaxia cultural requirements ».

10 Ibid., p. 48 : «  […] what I call evaporation, where a foreign cultural product subsists only as a name, a vestige, or a tune ».

11 Ibid., p. 66 : «  […] reading was not simply the local phonetic clothing of a timeless, universal idea but an interpretation, an opinion ». 

12 Ibid., p. 75 : « intense literary creation » ; « friction between languages and cultures ».

13 Ibid., p. 92 : « the multistate system of preimperial East Asia ».

14 Il conviendrait d’ailleurs de corriger le pinyin pour ces sinogrammes qui sont transcrits par shetun dans l’ouvrage.

15 Ibid., p. 106 : « [t]wo styles of narrative collide, asymmetrically, in an event and its imputed meanings ».

16 Ibid., p. 108 : « The View from the Edge of the World/在世界邊缘上 ».

17 Ibid., p. 130 : « an infusion of Chinese culture into a foreign landscape ».

18 Ibid., p. 136 : « Translations permit the assimilation of what will become imperial culture heritage and leave on the other side of the border what will be considered “barbarian”. Civilizations each manufacture their own barbarians ».

19 Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia, op. cit., p. 139 : « Asian literary history as an interrelated “world” ».

20 Ibid., p. 11 : « I am more interested in the pre-1850 situation because it offers more opportunities for thinking differently about the present ».

21 Ibid., p. 10 : « planning a long-term, multiauthor project on the history of literary influences and developments in East Asia ».

Citer cet article

Référence électronique

Oriane CHEVALIER, « Haun Saussy, The Making of Barbarians: Chinese Literature and Multilingual Asia », Sociopoétiques [En ligne], 8 | 2023, mis en ligne le 27 octobre 2023, consulté le 21 novembre 2024. URL : http://revues-msh.uca.fr/sociopoetiques/index.php?id=2084

Auteur

Oriane CHEVALIER

CELIS, Université Clermont Auvergne

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